Envoyé par Katie-Jay le 25 janvier 2008-01-25
7ème jour
Plus qu’un seul jour à Djabal. J’aurai été en tout presque semaines au Tchad et ce n’est pas assez de temps lorsqu’on a tellement de jours de voyages. Hier nous avons rencontré la famille de Adef et Achta et celle de Oumar, et aujourd’hui nous allons voir l’école. Mais il y a beaucoup plus de choses à voir. Tellement de gens à écouter pour pouvoir porter leur histoire au grand jour pour que le monde les entende. Comment allons-nous commencer notre journée ?
Eh, oui, l’arrêt de routine avec le gendarme ; comment commençons-nous chaque journée, pourquoi devrais-je penser différemment ? Aujourd’hui cela ne prend que cinq minutes et seul Bouba a besoin de sortir du véhicule.
Durant le trajet jusqu’au camp, Gabriel et moi nous avons un remue-méninges. Retourner voir les familles que nous avons rencontrées aujourd’hui et regarder ensemble une courte série de diapos. Rencontrer les élèves de la classe de niveau 6 et voir ce que ça donne. Nous promener dans le camp, rencontrer les gens. Notre petite concertation s’arrête à l’endroit où elle s’arrête chaque jour : être nous-mêmes, écouter, partager des messages d’espoir et ne pas oublier de brancher le micro !
12 élèves seulement sont en train de travailler l’arabe, assis sur le tapis poussiéreux dans une salle en briques éclairée par deux grandes fenêtres. Une fille, Selma, onze garçons, trois livres de textes et un tableau noir. Douze histoires où seuls l’espoir et la détermination soutiennent l’éducation. Sans notre aide pour mettre en place un niveau 7, puis 8, etc., ces douze élèves n’iront pas très loin dans leurs études. Pris entre deux mondes – le tchadien et le soudanais – tout examen passé dans l’un des pays ne sera pas reconnu par l’autre.
Bouba et moi passons d’un élève à l’autre et demandons leur nom, leurs souhaits et leurs commentaires sur une vidéo du Lycée d’Auburndale en Floride. Chacun d’entre eux nous demande de l’aide. Ils ont demandé aux autorités du camp, ils ont demandé à l’UNICEF, ils ont supplié pour obtenir plus de ressources et une formation pour les professeurs, ainsi qu’un bâtiment pour compléter l’école primaire. Ils n’ont rien reçu.
Ma détermination à mettre ces élèves en relation avec vos communautés pour commencer à rebâtir un Darfour plus fort se renforce à chaque réponse des élèves. Nous avons les moyens et la puissance nécessaires pour aider à faire de ce rêve une réalité, mais il ne faut pas oublier ce que nous pouvons faire dans notre propre vie quotidienne pour assurer qu’ils quittent cet état entre-deux et retournent au plus vite au Darfour. « Aujourd’hui ou demain, j’aimerais rentrer chez moi. » Dans cette situation, notre voix est vraiment leur voix.
Selma espère que les femmes du Darfour soient unies. Qu’elles puissent se mobiliser et augmenter leur pouvoir dans leurs villages. Ces espoirs ne sont-ils pas les nôtres pour les communautés défavorisées aux Etats-Unis ? Les habitants de Djabal, Kounoungo, Mile, Gaga, Farchana, Oure Cassoni et des autres camps sont notre communauté.
Instruction, Activation, Habilitation.
Ensemble, nous pouvons changer le monde.
Solidairement, KTJ