Envoyé par Katie-Jay le 2
Nous partons plus tard que d’habitude aujourd’hui, mais avec l’espoir de pouvoir rester un peu plus tard l’après-midi, puisque nous constituons le convoi, c’est à dire que nous sommes le seul véhicule derrière notre escorte armée. Après l’arrêt habituel au bureau de la sécurité du camp où nous signalons que nous resterons jusqu’à 14 h, nous partons. Au programme, il y a de nombreux arrêts, mais le premier est pour Adam ! Certains d’entre vous le connaissent peut-être du reportage précédent « Lorsque le diable est arrivé à cheval », et vous allez le rencontrer à nouveau dans le petit film d’aujourd’hui. Nous demandons à un monsieur à l’école où se trouve Adam – il nous montre du doigt une allée et dit « allée ici, au bout » avec un mouvement de haut en bas de son bras tendu, « arbre » et son bras se déplace vers la gauche. Bien, allons-y. Nous dépassons quelques ânes, l’un d’entre eux nous signale fortement que nous empiétons sur son espace vital, à moins qu’il nous demande de le détacher… Nous essayons d’éviter les bruits de fond trop importants pour le film, car sur la plupart de nos vidéos on m’entend déjà rire (bon ou mauvais ?). Nous nous approchons du bout maintenant et un autre homme apparaît. Nous demandons : « Adam » ? Il pointe son doigt et dit quelque chose que nous ne comprenons pas du tout – il nous mène alors un peu plus loin, nous dépassons un arbre et tournons à gauche.
Et voilà Adam, chef de groupe, professeur, un homme qui inspire et motive, qui fait qu’on soutient encore plus fortement le peuple du Darfour. Nous restons assis avec lui plusieurs heures à discuter sur l’état des écoles, sa famille, la bibliothèque qu’il construit pour la communauté et aussi le sentiment de désespérance qui envahit le cœur d’un grand nombre de ceux qui vivent ici depuis trois, quatre ou cinq ans. Nous lui faisons part de vos messages. Nous lui montrons le message d’encouragement et d’amitié de Macy Gray.
Nous lui montrons des extraits de la vidéo i-ACT2 avec Stacey et d’autres films avec des messages « Bons baisers d’Amérique ». Nous écoutons la chanson que Greg Lawson, de Redding, Cal. A écrite et qui a fait le tour des USA. Des larmes se mettent à couler sur ses joues. J’essaye de retenir les miennes – une autre fois, en d’autres lieux, non ? J’éprouve cette sensation bizarre à l’estomac, comme lorsqu’on descend du 32ème étage jusqu’à la cave en ascenseur. Un petit rebond vers le haut, et votre estomac un étage en-dessous !
« Aucun espoir en dehors de la communauté internationale. Sans votre aide, nous ne voyons aucun espoir. Nous manquons de tout, nous sommes désespérés… Nos compatriotes meurent tous les jours ». Je suis très émue par l’honnêteté d’Adam. Sa volonté de partager sa vie, ses rêves et le chemin qu’il a parcouru pour qu’ils deviennent réalité. Mais j’ai honte aussi. La plupart des gens qui me connaissent bien m’ont dit plusieurs fois qu’il faut que j’arrête quelques temps. Que je sorte, que je profite de la vie et arrête de consulter mon portable ; que j’aille faire un tour au bord de l’océan, que je fasse quelque chose pour moi. Et j’avoue que je fais cela parfois. Et je sais aussi que je fais beaucoup pour les gens du Darfour. Mais nous devons faire encore plus. Comme dit Adam, la communauté internationale est leur seul espoir. Je vous en prie, aujourd’hui, demain et dans votre vie quotidienne, agissez ! soutenez Adam, Yakoub, Fatina et les familles dans votre cœur et votre esprit. Ils sont Nous-mêmes.
Ensemble, Nous Pouvons Changer le Monde,
KTJ
(Traduit par G.G.)